On
arrive en plein après-midi à Christchurch et on est surpris par le froid
glacial lors de notre sortie de l’aéroport. C’est un grand changement avec les
30 degrés de Bali. On va passer une semaine dans cette ville qui a souffert du
dernier tremblement de terre. Tout le centre-ville est fermé pour rénovation ou
démolition. Ensuite, on ne sait que faire louer ou acheter un van ou louer ou
acheter une voiture. Après mille discussions, notre choix se porte sur la
location d’une petite voiture comme cela on va pouvoir utiliser notre matériel
de camping et faire des économies au niveau de l’essence.
Les moments forts sont :
-Retour
à la civilisation, quels chocs ! Après une année passée en Asie, on
s’était habitué à d’autres normes et d’autres habitudes de vie. La première
surprise fut le prix du bus de l’aéroport au centre-ville. Le Guims a failli
demander au chauffeur s’il plaisantait, tellement le prix était onéreux.
Deuxième surprise, le prix des guesthouses. Les moins chères sont de 25 dollars
NZ par personne en dortoir. Pour une chambre double, il faut compter 60-80
dollars NZ. Un repas au restaurant du coin pour deux personnes coûte 30 dollars
NZ. Troisième surprise, le supermarché. Fast-foods à gogo, boutiques de mode et
énorme magasin d’alimentation. Lorsqu’on fait nos courses, en voyant ses
fruits-légumes tous pareils, même couleur, même taille, aucune tâche, cela ne nous
donne pas envie. On se demande s’ils sont réels tellement ils sont parfaits.
Devant le frigo de yogourts, il y a tellement de choix que le Guims se décourage
pour en choisir un. On s’engueule même devant le frigo des fromages… Trop de
choix dans ce monde de con’sommation. Quatrième surprise, la plupart des gens
sont gros et gras que ça soient les hommes-femmes-enfants. Pourtant, on voit
beaucoup de gens courir dans les parcs ce qui est paradoxal. Cinquième
surprise, les rues sont désertes et comme tout se fait en voiture, c’est comme
si les gens vivaient chacun pour soi dans une bulle. Sixième surprise, on prend
un café et un jus dans un bar. Au moment de payer, le porte-monnaie est vide. On
a retiré, il y a trois jours une bonne somme d’argent et on n’aurait déjà plus
rien ? Première fois que cela nous arrive. Le Guims demande où il y a un
bancomat et la serveuse lui répond simplement, qu’il peut payer avec sa carte
bancaire. On avait oublié qu’on pouvait payer un simple café avec la carte.
Septième surprise, dans ce pays tout se paie alors on passe nos journées au
centre commercial pour avoir un accès wifi gratuit et obtenir des informations
sur le voyage. On a de la peine à imaginer qu’une année auparavant, on vivait
dans un monde semblable.
-Retour
à la civilisation quels bonheurs ! On retrouve la propreté des lieux à
tous les niveaux. Dans les rues et les parcs, il n’y a pas de déchets. Dans les
toilettes, mêmes publiques, on pourrait manger à l’intérieure, ce qu’on fait
pour se protéger du vent (pancake au menu). Franchement agréable d’avoir du papier
de toilettes comme cela on peut remanger avec la main gauche. Les guesthouses
sont de qualité avec cuisine, salle à manger, salon, parfois un poêle avec du
feu, et des règles qui permettent une bonne vie en communauté. Il y a des
centres d’informations partout et que vous soyez en ville ou en campagne,
toujours un panneau pour vous indiquer votre chemin que ça soit en voiture ou à
pied. Il y a énormément de parcs naturels qui permettent de protéger la faune
et la flore, avec des sentiers tracés pour ne pas endommager ou déranger ces habitants.
Les campings sont toujours bien équipés que ce soit pour se cuisiner, se
doucher et faire la lessive. Pour certains, on a même accès au jacuzzi. A
nouveau, la propreté est de mise.
- Un
orage surprenant. Après de nombreuses recherches pour trouver une place où
camper, on fait halte devant le cimetière. La Sand propose de s’installer juste
à côté de ce dernier et le Guims lui suggère ironiquement qu’on pourrait
planter la tente au milieu des tombes ! On continue notre route et à quelques
kilomètres de ce dernier, on installe notre campement. Deux heures et demies
plus tard, le Guims maintient la tente dû aux rafales de vent et compte les
secondes pour se rendre compte de la proximité de l’orage. La Sand se réveille
alors et elle voit dans le regard du Guims une certaine peur. Là, elle essaye
de maîtriser son stress et suit ses consignes (ranger les sacs de couchage et
se réfugier dans la voiture). Dehors ça tape très fort et cela arrive juste
au-dessus de nous. Le dernier éclair a tapé non loin de nous et on se sentira
plus en sécurité dans la voiture. Alors qu’on est prêt à sortir, la pluie
s’arrête de tomber, plus de vent, l’orage est passé. Ouf, on se sent soulagés
et on continue notre nuit dans un sommeil léger.
-Une
impressionnante marée. On nous avait dit de nous méfier des marées et on en a
fait l’expérience. Alors qu’on se promène depuis vingt minutes sur le sable
durant la marée basse, la Sand crie au Guims : « regarde comme l’eau
monte ». Impressionnant, l’eau reprend ses droits à une vitesse qu’on ne
pouvait pas imaginer. On rebrousse chemin d’un pas rapide mais par endroit il
est déjà trop tard. Finalement, on doit se réfugier sur la berge, passer une
barrière et marcher dans de hautes herbes pour retrouver le point de départ.
-“Happy
feet” is back. On découvre un magnifique site pour observer les pingouins à œil
jaune. L’abri nous protège du vent et nous permet d’être très proches d’eux
sans qu’on les dérange et en leur laissant leurs espaces de vie. On a la chance
de voir une quinzaine de pingouins rentrés de l’océan, jouant dans l’eau ou sur
le sable. Le plus surprenant c’est leurs façons de communiquer, leurs gestuels,
leurs attitudes qui ressemblent fortement à l’être humain. Sans s’en rendre
compte, on passe plus d’une heure à les observer. On rigole même de les voir
glisser sur des pierres mouillées.
-“Happy feet II” on les a ratés. On
se rend au phare d’Otago Peninsula afin d’observer les petits pingouins bleus
ainsi que les albatros royaux. Après un court temps d’attente et plusieurs
mouettes au-dessus de nous, on a la chance de voir un albatros. Là, on remarque
la différence flagrante entre ces deux oiseaux. L’albatros ressemble à un
planeur avec des ailes énormes et un long bec alors que la mouette est plus
petite. Heureux, on s’en va à la recherche du petit pingouin bleu qui mesure 20
cm de haut et qui retrouve son nid à la nuit tombée. Il y a beaucoup de monde
dont des enfants qui font du bruit et comme ils sont très peureux, on suppose
qu’on a peu de chance d’en voir. On en aperçoit quand même un, qu’on surnomme l’éclaireur
qui très vite s’enfuit. Le Guims dit à la Sand : « ils vont tous
monter dans la rocaille, à environ 50 mètres de nous, en file indienne et nous
faire un doigt d’honneur ». On attend jusqu’à la nuit pour finalement
décider de s’en aller. Plus tard dans l’endroit où l’on passe la nuit, on
rencontre trois français qui nous racontent qu’ils ont aperçu les pingouins
montant dans la roche exactement où le Guims les avait décrits. Bon moment de
rigolade.
-Une
grosse frayeur avec « the hooker ». On se promène sur un sentier dans
les dunes de Surat Bay à la recherche de lions de mer. On tombe sur un énorme
lion de mer male qui dort à deux mètres du sentier. A notre premier passage, il
ne bouge pas et lors de notre retour, il dort toujours. Les consignes sont
claires, il ne faut pas les déranger et garder ses distances à un minimum de
dix mètres car ils ne craignent pas les hommes. Comme on a envie de voir sa
taille et sa tête, le Guims, sous l’impulsion de la Sand, fait du bruit en
s’approchant gentiment dans les herbes. La Sand est alors prête à le prendre en photo. Soudain, il se
lève d’un bond, se tient de manière imposante, nous regarde et nous fait face.
Là, la peur nous envahit et on cherche un endroit pour fuir au cas où il nous
charge. Il reste comme cela durant vingt secondes et décide de retourner se
coucher. C’est là qu’on s’aperçoit que M. c’est juste lever pour faire son gros
besoin avant de reprendre sa sieste. Au final, même si on a de belles photos,
ce n’était pas subtil de notre part.
-Déjeuner
au chaud avec la famille Dubois. On rencontre Cyril et Carine avec leurs deux
enfants, Noémie 12 ans et Cyprien 10 ans. Ils sont lyonnais et voyage pour une
durée de six mois principalement en Asie. Quand on les rencontre, ils ont déjà
visité Hong Kong, l’Inde et le Népal. Durant la soirée, on partage nos
expériences de voyageurs, quelques saucisses, du bon vin rouge, des chips et un
film. Le lendemain matin après une fraîche nuit, ils nous invitent à déjeuner
dans leur magnifique camping-car. Pour nous, c’est un grand luxe comparé à
notre petite voiture. Chocolat chaud, nutella, toasts grillés, choco pop’s, thé
chaud, chaleur, jus de fruit… mais surtout on est en bonne compagnie. On est
admiratif pour ce couple qui a osé partir, quitter leur quotidien pour
découvrir d’autres manières de vivre accompagné de leurs enfants. Ils leur
donnent même les cours pour qu’ils puissent reprendre l’école avec leurs
copains. Bravo pour votre courage ! On vous souhaite une belle fin de voyage
et on espère que les changements physiques de Cyril resteront.
-Réparer
votre réchaud à gaz sans rien payer. Votre réchaud ne fonctionne plus et vous
n’avez pas de quoi le démonter ? La solution : entrez avec votre réchaud
dans un grand centre « Ware House », tel Jumbo. Trouvez les outils
pour le démonter et démontez tout ce que vous pouvez. Sortez du magasin, allez
dans votre voiture et cherchez le problème. Dans le cas « made in
China » de qualité moyenne, vérifiez s’il n’y a pas un surplus de graisse
qui bouche la fine ouverture où passe le gaz. Dans notre cas, c’est ce qui se
passe. Entrez à nouveau dans le magasin, trouvez un pinceau et arracher un
poil. Retournez à votre voiture, débouchez le trou et remontez le réchaud.
Constatez, il fonctionne à nouveau. Si besoin, retournez dans le magasin pour
resserrer comme il faut les boulons et les vis. Pour éviter un aller-retour
dans le magasin, vous pouvez utiliser un cheveu, un poil de barbe s’il est
assez long ou n’importe quel autre poil.
-Un
perroquet alpin hors du commun. Sur une place d’un camping du DOC, le Guims
monte la tente et lorsqu’il finit, il se rend compte qu’un kea l’observe. A
peine, il retourne vers la voiture, il voit le kea s’approcher de la tente. De
peur que ce dernier ne l’abîme, il allume les phares de la voiture et le kea se
cache derrière la tente. On sait que cet animal peut faire des dégâts aux
affaires alors on est aux aguets. Régulièrement, on regarde la tente pour
savoir où il se trouve. A un moment donné, le Guims sort dans le but d’y faire
peur et ce dernier commence à courir. Ils font le tour de la cabane et ce
dernier se cache derrière un arbre. Ensuite, il vient se cacher sous la
voiture, bref il joue avec le Guims. La Sand est pliée en quatre dans la
voiture à les voir se chamailler. Au final, le kea fait deux trous dans notre
moustiquaire. Durant la nuit, il revient à la charge et un bruit bizarre nous
réveille. On réalise vite qui cela peut être. La Sand pense qu’il est en train
de manger les cordes de la tente. Quand le Guims sort pour voir ce qui se
passe, il constate qu’il est en train de mordre dans la schlape de la Sand. Là,
le Guims crie et lui fait peur, du moins il essaye et le kea s’envole. On aura
pris soin de notre tente durant tout le voyage, surtout le Guims et c’est un
kea qui l’endommagera.
-Un
geste très apprécié. Sous la tente, le réveil sonne et on remarque qu’il a
gelé. La Sand sort de son sac de couchage et il fait super froid. Elle suggère
alors au Guims qu’on se dépêche de la ranger afin d’aller boire un thé chaud au
village plus loin. Alors qu’on plie la tente avec les doigts gelés, une dame
sort de son camping-car et vient nous proposer une boisson chaude. A croire que
la providence nous a entendus. On savoure un délicieux thé au lait sucré en
compagnie de cette dernière et son mari venus d’Australie.
-“Into the wild néo-zélandais”. On
a l’occasion de faire la connaissance de Chris, grâce à Lynette qu’on a
rencontré à Christchurch, au New World. Après dix minutes de discussion, elle
nous a convaincus de faire un saut chez Chris qui fait du woofing. On passe
alors deux jours chez lui où malheureusement la pluie est au programme et cela ne
nous permet pas de profiter de la région en se baladant. Au final, ce n’est pas
le plus important. On passe de bons moments à discuter des différentes réalités
de la Nouvelle-Zélande avec Chris. Son mode de vie est hors norme. Il est perdu
au milieu d’une forêt et il a construit lui-même sa maison tout en habitant
avec sa famille dans une caravane. Avec l’aide de son épouse, ils ont instruit
leurs enfants en suivant des cours par correspondance. Dans la maison, tout a
été pensé pour être le plus autonome possible (panneau solaire, eau du
ruisseau, chauffage au bois). Il nous apprend à faire son délicieux pain aux
châtaignes au feu de bois. En échange, le Guims l’aide à faire du bois qui est
devenu sa nouvelle passion ce qui lui donne un petit côté viril surtout avec sa
longue barbe.
On a
passé deux mois sur l’île du Sud à découvrir des endroits très sauvages où
l’homme n’a pas ou plus sa place. On a observé une faune exceptionnelle et une
flore diversifiée. On est passé de l’océan aux plaines désertiques, des
étendues de tussoks aux forêts subtropicales où dominent les totaras et des
monts enneigés, où rampent des glaciers aux allées de flax. Tout cela peut être
vu en une seule journée en voiture et on a préféré prendre le temps de
découvrir ces différents trésors.